Depuis 2010 et ses débuts de chorégraphe, Sylvain Huc fait du corps un infini terrain de jeu. La danse y apparaît accidentellement. Car avant toute chose c’est bien du corps dont il est question, des règles qu’on lui impose comme des infractions qu’il s’autorise. Le moment de la représentation est un rituel toujours renouvelé pour y jeter des corps à la fois hirsutes et délicats, savants et sauvages.
Après une formation universitaire en histoire et histoire de l’art où il achève un essai d’anthropologie politique en histoire grecque autour de « Bestialité, sauvagerie et sexualité féminine en Grèce classique », c’est de manière abrupte et inattendue que Sylvain Huc découvre la danse contemporaine. Il intègre alors la formation du CDC de Toulouse en 2003. Quelques rencontres marquantes (Mark Tompkins, Gisèle Vienne, Lloyd Newson parmi d’autres) viendront nourrir par la suite ses désirs artistiques. Après un parcours d’interprète il prend la direction de la compagnie Divergences en 2014. Sa première création, Le Petit Chaperon Rouge, pièce jeune public, jouée 250 fois en France et en Europe pose les bases d’un travail chorégraphique singulier qui privilégie le corps, ses états, sa consistance en interaction très forte avec le son et la lumière. Suivront Rotkäppchen, Kapput puis Boys don’t cry. En 2018, il chorégraphie Sujets pour le festival Montpellier Danse, quintette décisif et contemplation d’une nudité crue autant que plastique. Son solo, Lex, est présenté à Roubaix lors du festival Le Grand Bain en 2019. Ces derniers projets marquent aussi sa collaboration avec l’artiste Fabrice Planquette, la danseuse Mathilde Olivares et le chorégraphe Jan Martens. Outre l’aïkido qu’il pratique assidument, Sylvain Huc nourrit sa démarche d’influences diverses comme les musiques expérimentales, les arts visuels, le cinéma ou la littérature.