Mélanie Perrier, chorégraphe s’intéresse à la création chorégraphique comme le lieu de déploiement des relations. Elle mène au sein de la compagnie 2 minimum qu’elle a créée en 2011, un « projet relationnel pour la danse », centrée sur une recherche autour de l’épure du geste à partir d’une “virtuosité de la relation”. Qu’est ce que le geste s’il n’est plus performant mais issu d’une relation spécifique entre les interprètes? La question du deux reste centrale dans sa démarche artistique depuis 20 ans et l’amène à repenser l’écriture chorégraphique à partir des relations renouvelées entre danse/lumière/sonore en créant des projets pour le plateau comme pour des lieux du patrimoine, avec un souci grandissant pour l’expérience sensible du spectateur. Elle porte une attention toute particulière à l’articulation entre la danse et la lumière, la danse et la musique pour donner corps à des expériences perceptives et sensibles au sein de grands triptyques autour des relations humaines d’aujourd’hui. Sa démarche est depuis plus d’une dizaine d’années nourrie par les théories du Care, elle fait à ce titre figure de pionnière dans le champ de la danse, en ayant introduit la sollicitude à l’endroit du spectateur et du danseur. En 2015, elle est lauréate de la Bourse SACD-Beaumarchais pour « Lâche ». Dès 2016, elle est artiste associée du Centre chorégraphique national de Caen en Normandie ainsi qu’en compagnonnage au Manège de Reims, Scène nationale de Reims en 2016. A partir de 2018, elle est artiste associée à Points Commun, Nouvelle scène nationale de Cergy-Pontoise. Considérant la danse comme vecteur de relations sur et hors les théâtres, elle est attachée aux enjeux contemporains de la transmission et de l’art auprès du plus grand nombre. A ce titre elle mène depuis 15 ans de vastes projets accès sur la puissance du vulnérable avec des publics diversifiés.
Chez Mélanie Perrier, tout part de la relation entre les êtres. Chorégraphe de l’intime, de l’attention, elle se saisit cette fois d’un geste apparemment simple, universel : donner sa main ou prendre celle de l’autre.
Dans ce dialogue entre deux danseurs et un musicien à la batterie, la danse se confronte et interagit avec le regard et les mots d’enfants et nous permet de repenser et sentir la solidarité aujourd’hui.
Et de se tenir la main est une magnifique occasion de parler, entre petits et grands, de nos relations à l’heure où les mains de toutes et tous, jeunes comme adultes, sont si occupées à manipuler claviers et écrans.
↔ Rencontre avec Mélanie Perrier
Podcast - Faut que j’moove, réalisé par le Manège de Reims